La police a ouvert une enquête contre un pasteur et des fidèles d'une église pentecôtiste du centre du Kenya, accusés d'agressions sexuelles sur plusieurs femmes âgées de 17 à 70 ans.
La police a découvert cette affaire en enquêtant sur une église incendiée dans la localité de Kianjai, à environ 250 kilomètres au nord de la capitale Nairobi.
"L'enquête préliminaire a établi que l'incendie criminel (...) avait été le résultat de la colère de la communauté locale contre la branche (sur place) des Eglises pentecôtistes kényanes d'Afrique de l'Est", a écrit la police dans un rapport consulté mardi par l'AFP.
Au total, "plus de sept femmes âgées de 17 à 70 ans ont affirmé avoir été victimes" d'agressions sexuelles, affirme la police.
Selon elle, le pasteur et les anciens "radicalisaient les adeptes" en les obligeant ou en les incitant à "se livrer à des actes indécents", leur affirmant qu'ils risquaient de tomber malades ou de devenir stériles s'ils ne s'exécutaient pas.
Pays religieux, majoritairement chrétien, d'Afrique de l'Est, le Kenya compte des milliers d'"églises" - 4.000 officielles - dont certaines dérivent parfois vers des activités criminelles ou sectaires.
Le Kenya a été ébranlé l'an dernier par la révélation du "massacre de la forêt de Shakahola", avec la mise au jour de centaines de corps de fidèles d'une secte évangéliste apocalyptique sur sa côte orientale.
Les restes de 448 corps ont été exhumés d'une zone de "bush" où se réunissait l'Eglise de la Bonne nouvelle, fondée par un ancien chauffeur de taxi, pasteur autoproclamé, qui prônait de jeûner jusqu'à la mort pour "rencontrer Jésus" avant la fin du monde prévue pour 2023.
La mise au jour des pratiques de cette secte avait placé les autorités sous le feu des critiques pour ne pas avoir empêché les agissements du pasteur et relancé le débat sur l'encadrement des cultes.
Le président kényan William Ruto, lui-même un fervent protestant soutenu par les milieux évangéliques au moment de son élection en août 2022, avait créé un groupe de travail chargé de "l'examen du cadre légal et réglementaire régissant les organisations religieuses".
Dans un rapport rendu en juillet, celui-ci a recommandé un modèle hybride mêlant autorégulation et surveillance gouvernementale.
La Rédaction (avec AFP)